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Discussion : Perspectives post-abolitionnistes

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    octobre 2006
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    Ici et là mais pas assez là...
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    Nihil novi sub sole....

    On ferme.

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    août 2010
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    Eh bien, en tout cas, merci pour ton témoignage mais j'insiste, ce fil n'est pas destiné à ceux qui, comme toi, veulent demeurer impénitents mais échapperont aux foudres de la loi en se mettant hors du champ de son application territoriale.
    Il s'adresse à ceux qui, touchés par la grâce d'une vision novatrice, choisiront de renoncer totalement aux pratiques susceptibles de faire l'objet d'une contravention de 5e classe et les remplaceront par quelque chose de radicalement différent, mais tout de même bien agréable.
    En d'autres termes, il s'agit d'essayer d'anticiper ce qui ne sera pas du domaine de la loi.

    Je prends comme exemple le fait de se faire fouetter.
    Personnellement, ce n'est pas ma tasse de thé. Ni fouetter non plus, bien que j'aie vu dans le var une jeune femme qui offrait de lui donner des coups de ceinture, tout en lui disant des mots crus et, après l'avoir attachée, de lui infliger la sodomie. Eh bien, même à titre touristique cela m'a laissé de marbre. Mais je sais que certains apprécient ce type de distraction, au moins à titre passif.
    Si l'on s'en tient à cet exercice, s'agit-il d'une activité de nature sexuelle?
    Or, le texte prévoit, pour être applicable qu'il devra s'agir de services sexuels accordés contre de l'argent à une personne se livrant à la prostitution, même de façon occasionnelle.
    Donc, si l'on recourt à des services rémunérés, mais de nature non sexuelle, même avec une personne se livrant de façon habituelle à la prostitution, le texte ne s'appliquera pas. Heureusement d'ailleurs car sinon, on ne pourrait plus signer un contrat de travail avec une personne s'étant livré à la prostitution. On obtiendrait donc l'effet inverse de celui recherché.
    De même, s'il s'agit de services sexuels, mais non rémunérés, avec une personne ayant la même activité. Malheureusement il existe alors un autre risque légal, bien plus grand, c'est l'accusation de proxénétisme.
    En revanche, il est difficile de dire ce que sera, aux yeux de la loi, le fait de solliciter des services sexuels rémunérés auprès d'une personne ne se livrant pas à la prostitution.
    Devra-t-on considérer que la personne deviendra ipso facto une prostituée occasionnelle? Étant donné l'ambiance qui préside à l'adoption de ce texte, il est à craindre que ce sera le cas.
    Revenons donc au premier cas.

    Je reformule donc la question de façon claire: quels sont les services qui, sans être de nature exactement sexuelle, pourront procurer un bien-être de nature équivalente à ceux-ci.

    Pour l'instant, j'ai envisagé le cas des massages. Y-a-t-il d'autres hypothèses d'après vous?
    En posant cette question, je m'adresse bien entendu aussi aux dames soucieuse d'épargner à leurs fréquentations le risque du tribunal de Police et qui, pour cela, renonceront au titre de prostituée pour devenir des dames de compagnie, des animatrices de loisir ou des spécialistes en relaxation.
    Quelle activité vous semble susceptible de remplacer avantageusement celle que vous exercez aujourd'hui?
    Ne me dites pas que personne n'y a pensé...

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  1. #


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    août 2010
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    Par défaut Perspectives post-abolitionnistes

    Attention, ce fil est dédié à l'adaptation aux mesures nouvelles devant entrer en vigueur. Il n'a pas pour vocation de faire doublon avec le fil général consacré à la loi, car son sujet n'est pas le bien-fondé ou l'iniquité du texte mais seulement la façon dont il conviendra de réagir une fois celui-ci adopté.
    De ce point de vue, il concerne aussi les dames qui exercent actuellement dans le champ d'activité concerné par la loi.
    Certes, mon message st un peu long, ce dont je vous prie de m'excuser, mais, étant donné l'aspect de longue période et surtout l'ampleur de la controverse, il ne m'a pas semblé inutile de poser une synthèse plutôt détaillée pour ouvrir la discussion.
    Sans compter qu'un peu de réflexion n'exclut pas une certaine dose de bavardage.



    Chers amis youppinautes, les temps changent.

    Hier, dans les années 80, Marseille était un gigantesque lupanar. La nuit, les artères principales des quartiers Sud, Prado, Michelet, Rue Paradis, voyaient d'innombrables gagneuses proposer au noctambule des services tarifés délivrés directement sur le siège de son véhicule.
    Il ne venait à personne l'idée d'une fellation protégée, c'était avant le sida.
    Dans le centre-ville, le quartier de l'Opéra regorgeait de bars américains dont les services, outre la boisson, comprenaient aussi quelques agaceries plus charnelles. Plus d'un y a laissé sa paye.
    On trouvait aussi, en haut de la Canebière, des rues aux entrées d'immeubles gardées par de plantureuses animatrices, mélangées à des colosses interlopes chaussés de talons aiguilles et portant des bas filés.
    D'après certaines sources, c'étaient ceux qui gagnaient le mieux leur vie.
    Certaines rues du quartier dit arabe connaissaient encore les vestiges de la prostitution hôtelière et le nom de Thubaneau était connu des marins du monde entier. Il m'à été rapporté, car ces endroits échappaient à ma géographie personnelle, que les voies qui longeaient les ports étaient truffées d'hôtels qui ne se cantonnaient pas au simple gite de voyageurs maritimes.
    Et pour ceux qui ne trouvaient pas leur bonheur, Le Provençal affichait des annonces au style télégraphique où se lisait l'essentiel. Il n'y avait plus qu'à téléphoner pour connaitre le prix.

    Pour les natifs mâles de la ville, il était impossible d'ignorer la présence massive de sexe tarifé, même sans être soi-même consommateur.
    Des empires se bâtirent sur la mainmise de cette florissante activité et des rivières d'argent passèrent de main en main, tandis que nombre de boutonneux se déniaisaient après le scoutisme et que plus d'un honorable citoyen s'octroyait discrètement quelque menu plaisir, sans doute absent du quotidien matrimonial.
    Bref, Marseille fut longtemps, et à ciel ouvert, un empire de la prostitution.
    Il n'est pas certain que le football, culte local ô combien fédérateur, atteigne jamais sa notoriété, en dépit des efforts vélodromesques du premier magistrat de la Cité qui, comme chacun le sait, est toujours resté étranger à toute forme de clientélisme vénusien en raison de la vigueur des ses convictions religieuses.
    D'ailleurs, seule la bonne mère elle-même est demeurée intouchable, juchée depuis le XIIIe siècle sur son piton calcaire, image de la vertu salvatrice ignorant superbement l'océan de stupre qui s'agitait sous ses orteils sacrés, elle fut l'unique rempart qui s'opposât au chant des sirènes. En dépit de statistiques précises, toutefois, il suffit de comparer le faible nombre d'ex-voto accrochés à ses murs à celui des innombrables prêtresses de Priape officiant en ville pour comprendre que la grâce ne fut accordée qu'avec parcimonie. Et à bon escient, ajouteront les traditionalistes.

    Mais aujourd'hui, par un juste retour des choses, la vertu reprend ses droits.
    Déjà, les grandes esplanades sont aujourd'hui désertes, hormis quelques rescapées de la misère africaine. Même les pays de l'Est rechignent à déporter leurs esclaves, au grand dam des nostalgiques de la chair docile à prix cassé, ou le contraire qui revient au même, de la chair cassée à prix docile.
    Entre les efforts continus de la maréchaussée et la concurrence déloyale des services en ligne, le jeu n'en vaut plus la chandelle, et seuls quelques téméraires continuent encore à spéculer sur le racolage.
    Mais bientôt, grâce à la sagacité du législateur, sera mis en vigueur un texte selon lequel:

    (Art.*611-1)*-*Le fait de solliciter, d'accepter ou d'obtenir des relations de nature sexuelle d'une personne qui se livre à la prostitution, y compris de façon occasionnelle, en échange d'une rémunération, d'une promesse de rémunération, de la fourniture d'un avantage en nature ou de la promesse d'un tel avantage est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la cinquième classe.

    Réjouissons-nous donc, chers amis youppinautes, car nous vivons un grand moment de l'histoire tel qu'on en voit assez peu dans la marche des nations civilisées. Enfin, le grand problème qui taraude les youppinautes à un moment de la semaine ou du mois pour certains et, pour d'autres, de la journée, va disparaitre. Cette pénible frustration qui nous pousse à solliciter des services de nature sexuelle contre le versement d'un prix convenu va finalement s'effacer de notre horizon.
    Merci, législateur, grâce à toi la tentation permanente que l'absence de contrôle de nos pulsions nous empêche de juguler va disparaitre. Dès le vote de la loi, cette pratique archaïque qu'on appelle la prostitution va disparaitre.
    Et c'est tant mieux, n'en doutons pas, pour de multiples raisons.
    D'abord, non seulement les victimes du crime organisé dans les pays où la protection des individus n'est qu'une aimable plaisanterie cesseront de se prostituer en France, mais elles seront prises en charge, et ce, par la vertu du nouvel article du code de l'action sociale et des familles:
    Art.*L.*121-9.*-*I.*-*Dans chaque département, l'État assure la protection des personnes victimes de la prostitution, du proxénétisme ou de la traite des êtres humains et leur fournit l'assistance dont elles ont besoin, notamment en leur procurant un placement dans un des établissements mentionnés à l'article*L.*345-1.
    Une instance chargée d'organiser et de coordonner l'action en faveur des victimes de la prostitution, du proxénétisme et de la traite des êtres humains est créée dans chaque département. (…)

    «*II.*-*Un parcours de sortie de la prostitution et d'insertion sociale et professionnelle est proposé à toute personne victime de la prostitution, du proxénétisme et de la traite des êtres humains aux fins d'exploitation sexuelle. (…)

    «*La personne engagée dans le parcours de sortie de la prostitution et d'insertion sociale et professionnelle peut se voir délivrer l'autorisation provisoire de séjour mentionnée à l'article L.*316-1-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile.


    Vous l'avez compris, toutes ces pauvres malheureuses victimes de proxénètes albanais, roumains, moldaves ou bulgares sont d'ores et déjà sauvées de leur enfer. Il y aura largement de la place pour toutes. Comme il y a déjà largement de la place pour les femmes battues, les enfants abandonnés, les pré-délinquants, les autistes et les malades psychiatriques.
    Notez que l'on parle de protéger les victimes de la prostitution. Car désormais, qu'on se le dise, s'agissant de prostitution, il n'y a plus que trois acteurs: les proxénètes, les consommateurs et les victimes.
    Les clients de prostituées consentantes et indépendantes n'existent plus.

    Je vous l'avoue, c'est pour moi un réel soulagement. Car le deuxième bénéfice de cette loi, c'est que les gens qui, à mon instar, évitent la prostitution forcée, vont désormais faire monter le taux d'épargne des ménages à trois. Ce qui est un réel bénéfice pour le logement social, financé par les livrets A, dans lequel nous allons pouvoir loger les personnes délivrées de leur servitude sexuelle.
    C'est pourquoi nous devons absolument nous réjouir de cette loi. Nous savons par ailleurs que personne n'y échappera. Ni les hommes politiques, ni les puissants économiques. Un beau matin, nous allons donc nous réveiller enfin libérés de notre laborieuse quête de sexe tarifé. Nous n'osions pas l'espérer, le législateur l'a fait, toutes tendances confondues.
    Bien sur, quelques mauvaises langues suggèreront que cette loi est inique et qu'il suffit de contempler les photos (100% no photoshop) des membres féminins de la commission des lois saisie du projet pour comprendre leur ardeur:
    http://www2.assemblee-nationale.fr/i...e/OMC_PO709717
    Mais tout ceci est dérisoire comparé à l'économie qui va résulter du remplacement de la prostitution par la masturbation.
    N'oublions pas surtout que ce qui compte avant toute chose, c'est que ce texte va régler le sort de la prostitution forcée. Aussi, nous et les personnes qui se livrent de lieur plein gré au commerce de leurs charmes, nous devons faire preuve d'altruisme.
    Sans compter que cette mesure va contraindre celles qui espéraient échapper au marché du travail et à l'impôt, faute de qualification avantageuse, à frapper à la porte de Mac D, d'O'Net ou de Carrefour, ce qui dopera notre économie face aux chinois.


    Évidemment, je vous vois venir, bande de petits salopiots. Vous vous dites "tout ça c'est bien beau, mais pourquoi faire tout seul, ou avec une moche affamée et naïve, ce que je peux faire en compagnie d'une représentante attractive du sexe féminin, moyennant finance? Surtout si ce n'est pas cher et si je peux éviter de tomber sous le coup de la loi…
    Bien que je déplore au plus haut point cet esprit incivique et lubrique, je ne minimise pas la possibilité d'une réaction peu coopérative d'une bonne partie d'entre vous. Il est vrai que les mauvaises habitudes sont les plus faciles à prendre, et les plus dures à perdre, et je gage que de nombreux stratagèmes seront mis en œuvre pour perpétuer les inclinaisons fornicatoires qui gouvernent vos mœurs.
    Je crois, étant donné le niveau d'avancement de l'adoption du texte, qu'il est sans doute temps de se demander ce que les esprits les plus inventifs vont essayer de trouver pour ne pas tomber sous le coup de la loi, tout en conservant des loisirs sensuels. Si mes calculs sont exacts, nous devrions assister au déploiement de trésors d'imagination.
    J'attends d'ailleurs votre point de vue à ce sujet en ce qui concerne les procédés auxquels on peut s'attendre.

    Essayant de faire un peu de prospective, il m'a semblé qu'une des activités promise à un avenir florissant sous l'empire de la nouvelle loi était le massage de relaxation dit Californien.
    Bien entendu, sans être du tout une forme quelconque de prostitution, ce massage traite les zones érogènes. Je n'ai pas la liste exacte des zones considérées comme érogènes, ni la façon exacte dont elles peuvent être massées, mais l'idée que je me fais de la Californie laisse entrevoir un certain bien-être, caractéristique de cette contrée.
    Bien sur, tout ceci n'a rien de sexuel. Il s'agit seulement d'une réaction de spasme se produisant au niveau du pénis et s'accompagnant de l'émission d'une sorte de fluide corporel blanchâtre, légèrement visqueux, dont on retrouve mention dans les traités médiévaux de physiologie sous le terme d'humeur masculine. D'après les pères de l'Église, l'émission de ce liquide s'accompagne d'un sentiment de félicité céleste. C'est donc quelque chose de purement spirituel.
    On constate à quel point les grands théologiens étaient inspirés par Dieu puisqu'à leur époque la Californie n'était pas encore connue, sauf peut-être de quelques barbares nordiques, mais pas sous ce nom.

    Pour conclure, j'attire donc l'attention des youppinautes ayant le sens des nuances et désirant communiquer intelligemment avec leurs petits camarades sur le fait qu'il doivent désormais apprendre à distinguer précisément les choses.
    Bientôt, la prostitution sera un phénomène ancien dont le nom devra être banni des conversations téléphoniques, des mails et des tchats.
    Les relations de nature sexuelle d'une personne qui se livre à la prostitution, y compris de façon occasionnelle, en échange d'une rémunération devront impérativement être distinguées de la relaxation et de l'échange sensuel, éventuellement érotique, avec une prestataire de services indépendante contre le versement d'honoraires.
    Il n'y a, bien entendu, aucune hypocrisie dans tout ça.

    J'attends donc vos contributions sur les formes que prendront, selon vous, les évolutions dans ce domaine et qui illustreront sans doute ce fameux mot de Lampedusa selon lequel il faut que tout change pour que rien ne change.

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