10ieme édition du festival des créativités érotiques , et ma 3ieme participation, à l’Erosphère. L’évênement se tient toujours sur 4 jours , dont 3 jours d’ateliers participatifs.

Beaucoup de provinciaux et même des participants qui viennent de l’étranger pour participer à cet évènement parisien.

Il est quasiment impossible de participer aux 16 ateliers, lesquels si très variés et ne conviennent pas forcément à tous. Il faut faire des arbitrages selon les thématiques abordées. Chaque Atelier est programmé 2 fois, ce qui laisse la possibilité d’ y participer à 2 reprises. Ce fut mon cas sur 2 ateliers en phase avec mes aspirations.

Le programme de cette année se trouve ici :

https://www.erosticratie.fr/_files/u...d98414793d.pdf

Orgie primale : l’atelier le plus pimenté auquel j’ai participé. Le ton est donné à l’entrée : laissez votre sensibilité humaine aux vestiaires, vous êtes des animaux aux comportements les plus primitifs : en tenue d’Adam et d’Eve, on se retrouve une trentaine de participants sur quelques matelas disposés au sol, à pousser des grognements , à se mordiller, et l’intensité va crescendo tout au long de l’atelier pour se terminer en copulation. Atelier qui n’était pas à la portée de tous et surtout de toutes , non habitué(e)s à la pluralité.


Love sexploration
: Un registre assez similaire, mais en plus soft et plus progressif. L’animatrice invite les participants à constituer des groupes de 4 à 5 personnes , qui votent l’intensité de leurs interactions.

Les amants de Pompéi : Atelier dirigé par un metteur en scène de profession. L’approche est théâtrale, il s’agit de reconstituer les éruptions volcaniques qui avaient ensevelies la ville de Pompei . Les cendres recouvrent au préalable la ville, ce qui rend la vue impossible : nous avons tous les yeux bandés. Pris de panique les corps se percutent, se rassemblent et se compactent pour combattre à l’unisson, pour vivre un dernier état fusionnel.
Une expérience tactile ou tout le monde est dévêtu, mais sans rapports sexuels, au demeurant troublante. La première représentation était alambiquée, puis le metteur a revu sa copie pour une seconde représentation pleinement réussie ou l’érotisme était plus présent et le déroulé plus cohérent.

Fortuna : Un atelier auquel j’ai également participé aux 2 représentations. Le tirage au sort amène à constituer des binomes , l’un doit piocher un gage érotique dans l’enveloppe de l’autre, ou inversement un acte plus plaisant déterminés par le jeu du hasard. Ce dernier fait parfois le bonheur des uns mais le malheur des autres. Un atelier qui permet de briser les mini-groupes souvent pré-établis et qui permet à tous de participer. Expérience très fun qui permet de rencontrer des festivaliers qui ne se mélangent pas toujours aux autres .

Rencontrer ses Erotypes : un atelier très soft et plus intellectuel qui permet à chacun de mieux cerner sa façon d’appréhender sa sexualité : 8 catégories , 4 seront expérimentées au cours de l’atelier .

Régression infantile : la salle prend les allures d’ une classe d’école primaire. Chaque participant retourne en enfance en utilisant les tapis de jeux mis à disposition. De bonnes tranches de rigolades , mais les directives étaient trop limitatives pour en faire une expérience réellement érotique.

EMC sexpositifs : Atelier que j’ai quitté en cours de route. Une initiation à la mise en transe par induction hypnotique. La technique s’adresse aux adeptes BDSM. Pas vraiment mon trip comme les quelques ateliers consacrés au BDSM ( Needle Art : planter des aiguilles dans le corps, Atelier Ouaf / Pet play : faire chien attaché à une laisse….

Le dernier jour du festival s'appelle "Immersive" : on y projette le fruit du travail des résidences d'artiste présents pendant les ateliers. Des séquences filmées,des dessins ou photos pris sur le vif. C'est surtout une demi journée complètement libre où les ébats se font à la vue de tous sur des matelas au sol.Libre à chacun d'appliquer ce qu'il a vécu pendant les ateliers.

Il faut être tolérant et ouvert d'esprit avant de s'aventurer dans ce festival . Les événements sont "inclusifs", il y a des trans, certains sont en cours de transition , des gays et des lesbiennes. Il y a une part de population libertine, mais ce n'est pas à proprement parler un événement libertin. Il y a du Monsieur-Madame-Tout-Le-Monde qui vient au festival et qui ne souhaite pas "échanger", simplement pimenté leur sexualité de couple.
Il y a beaucoup de pratiques BDSM, mais ce n'est pas un festival BDSM non plus.
On y rencontre des gens de tous horizons, de toutes tendances, c'est ce qui fait la magie de l'évênement.

Les organisateurs insistent longuement sur le "consentement" et veillent à éviter tout débordement. Un espace d'écoute assure une permanence pour ceux qui ont été "secoués" par les ateliers.

Il y a beaucoup de bénévoles qui aident à l'organisation du festival, ce qui le rend financièrement abordable.
Ce festival est le fruit d'une démarche associative, à but non lucratif ( il n'y a pas de salariés) , qui souhaite "réhabiliter Eros dans la cité".