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Discussion : Qu'est-ce qu'un service sexuel ? le rend-on avec plaisir ou déplaisir ?

  1. #


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    février 2010
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    Perso je n'aime pas du tout l'expression de "devoir conjugal" ou on à l'impression que c'est une sorte de contrainte morale mais bon cela reflète la réalité.
    Cela veut dire, je pense, qu'en dehors de nos envies du moment on s'efforcera d'apporter du plaisir à l'autre. Bon le terme est en premier lieu attribué, dans sa définition, aux couples mariés. Cela exprime accepter de faire l'amour car on cherche à rendre sa moitié heureuse. En faites cela est un acte d'amour.
    Vouloir donner du plaisir car on aime quelqu'un par amour.
    Après on peu extrapoler cela à coucher avec une personne pour la rendre heureuse mais je ne pense pas que le terme "devoir conjugal" soit le terme exact. Je dirais que ce serait plutôt un "devoir morale" plutôt.
    Mais dans les 2 cas, effectivement, la recherche que l'autre éprouve du plaisir est présente.

  2. #


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    Citation Posté par Charmante Bérénice Voir le message
    Allez, pour apporter un point de vue féminin (mais je ne me pose pas comme représentante de toutes les femmes !) tous les jours, il peut nous arriver de nous forcer à faire quelque chose pour rendre service, que ce soit parce qu'on nous le demande (un collègue qui veut échanger des heures / des dossiers), ou parce qu'on aime être agréable (le problème personnel d'un collègue qui va faire qu'on va spontanément proposer de faire son boulot pour l'aider). On peut aussi accepter d'accompagner un ami dans un endroit qu'on ne supporte pas, mais parce qu'il ne veut pas y aller seul.
    Après, le problème vient du rapport que l'on a avec son propre corps, son intimité, si c'est sacralisé, ce sera plus difficile de forcer son corps à faire quelque chose dont il n'a pas spontanément envie.
    Bref, pour répondre :
    - je me suis déjà forcée à coucher avec un client qui ne me plaisait pas du tout, mais j'espère qu'il ne s'en est pas rendu compte
    - je me suis déjà forcée à coucher avec mon conjoint alors que je n'en avais pas du tout envie,
    - je me suis déjà forcée à coucher avec un copain, qui ne demandait rien, juste parce que je savais que ça lui remonterait le moral !

    Mais se forcer à faire quelque chose ne signifie pas qu'on n'y prend pas de plaisir ! pour continuer sur le parallèle avec le monde du travail : quand on doit se lever (trop tôt) le matin pour aller bosser, on doit généralement se forcer, on part en râlant, ce qui n'empêche pas d'aimer son travail, mais c'est "la mise en train" qui est un peu difficile, une fois qu'on est "dans le bain", les réticences sont oubliées.
    Et bien le sexe, pour moi en tout cas, c'est exactement pareil ! je peux n'avoir aucune envie "a priori" mais le désir, le plaisir viennent peu à peu, pour reprendre la soi-disant sagesse populaire "l'appétit vient en mangeant".
    Et sincèrement, il faut vraiment que le gars ne soit pas doué pour que je n'ai vraiment aucun plaisir !
    Et ce serait oublier aussi le plaisir tout simple de faire plaisir à l'autre, si son propre corps n'éprouve pas de plaisir, cela ne signifie qu'on n'apprécie pas de procurer du plaisir à l'autre. On peut se forcer en faisant l'effort de s'oublier soi-même, afin de satisfaire l'autre, mais on retire quelque part une autre satisfaction, je ne sais pas si je suis bien claire... ?
    Alors pour essayer de répondre clairement, toute notre vie est emplie de choses désagréables, de services déplaisants à rendre, mais suivant la relation que l'on a aux choses, au monde, on peut tout à fait en éprouver du plaisir malgré tout !
    Merci pour cette réponse très éclairante, charmante Bérénice ! Tu ne peux te poser en "représentante de toutes les femmes" mais il me semble que beaucoup de femmes pourraient souscrire à ce que tu écris.
    Au coeur de la question que j'ai posée il y a cette circonstance générale où "une femme se force à coucher avec un homme" ("se force à" et non pas "est forcée de", la différence entre les deux est considérable, puisque dans le cas "est forcée de" on est dans le viol, la prostitution forcée etc.).

    On peut relire tout ce que tu écris également dans le cas du "devoir conjugal":
    Il est courant de voir une femme mariée accepter un rapport sexuel avec son mari alors même qu'elle n'en a pas envie au départ, mais comme tu le dis, d'une part "l'appétit vient en mangeant", donc elle peut quand même y trouver du plaisir sexuel, et d'autre part il y a en effet cet autre plaisir, qui n'est pas sexuel mais qui existe bel et bien, et qui consiste à aimer faire plaisir à l'autre. Une femme peut remplir son "devoir conjugal" parce qu'elle aime encore son mari sur le terrain des sentiments même si elle ne le désire plus guère charnellement.

    Ton témoignage me semble important, car
    - tu es une escorte, mais tu es aussi une femme à la ville et tu as eu des expériences de "te forcer à coucher" dans diverses situations, qui ne sont pas si éloignées que ça les unes des autres d'après ce que tu en dis ;
    - cela permet d'argumenter face aux abolitionnistes qui prétendent qu'il n'y a pas de prostitution libre et que toute prostitution est forcée, et cela, disent-ils, parce qu'il n'y a, pour la prostituée, ni désir ni plaisir sexuel (en général, dirons-nous, car certaines filles s'envoient en l'air avec leurs clients ). Leur argument est faux puisqu'il est finalement assez courant qu'une femme se force à coucher sans être forcée de le faire.

    Ce que personnellement j'ai ressenti bien souvent, au cours de ma longue expérience de client, c'est que le plaisir que prenait la fille d'être avec moi, c'était d'abord de se voir intensément désirée, de me voir bander devant elle, puis c'était en effet, au cours du rapport sexuel, "ce plaisir de m'apporter du plaisir", de me conduire à la jouissance, et enfin c'était, ne l'oublions pas celui-là, le plaisir d'être payée, et bien payée.

    On peut se demander finalement si, sur le terrain du vécu, la prostituée libre n'est pas dans une situation plus enviable que la femme mariée qui se force à un devoir conjugal routinier, ne serait-ce que parce que la première bénéficie d'une plus grande liberté et d'une plus grande variété d'expériences.
    Cela pour le vécu au lit.
    Mais hélas, il n'y a pas que le lit, il y a le reste, il y a cette terrible "différence d'accueil" que notre société réserve à l'une et à l'autre, l’opprobre pour la première, la valorisation pour la seconde

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    Par défaut Qu'est-ce qu'un service sexuel ? le rend-on avec plaisir ou déplaisir ?

    La discussion d'hier sur le "devoir conjugal" ne me semble pas si éloignée que cela des débats sur la prostitution si l'on y voit une forme de "service sexuel".

    Je proposerais la définition suivante (excusez sa longueur) : "Rendre un service sexuel à une personne, c'est, par des contacts physiques, s'efforcer de satisfaire la demande sexuelle de cette personne, indépendamment du plaisir, de l'indifférence ou du déplaisir qu'on peut éprouver à rendre ce service."

    Le "devoir conjugal" dont nous parlions hier, c'est le devoir qu'une personne mariée a de satisfaire sexuellement son conjoint, autrement dit le devoir de rendre des services sexuels à son conjoint. Dans ce cas, ce sont des services gratuits (à cela près que le Code civil s'occupe aussi des devoirs d'assistance, de secours, de subvenir aux besoins matériels du conjoint, et pas seulement sexuels, donc la gratuité au sein du mariage est une notion très discutable).
    Bien entendu, il n'est intéressant de parler ici de ces services que dans le cas où ils se font sans plaisir (si les deux époux y prennent leur pied, pourquoi devrait-on parler de "devoir"...).

    A noter que ce service sexuel est un devoir moral, mais que le conjoint n'a pas pour autant le droit de l'imposer de force, sinon c'est un viol conjugal.

    La prostitution, c'est le fait de rendre des services sexuels contre rétribution. Donc il y a bien quelque part un rapport avec le "devoir conjugal", la différence essentielle étant, bien plus que le paiement, le fait que la personne qui rend le service et celle qui en bénéficie ne sont nullement engagées l'une envers l'autre, ni matrimonialement ni autrement.

    Si la prostituée est forcée de le faire, c'est un viol, comme dans le cas conjugal. Sinon, ce n'est pas du tout un viol, pas plus que dans le cas conjugal, donc les abolitionnistes ont tort quand ils prétendent qu'une relation sexuelle dans le cadre de la prostitution constitue toujours un viol. La comparaison avec le devoir conjugal nous fournit un argument contre cette idée fausse.

    Quand on rend un "service à la personne", cela peut être plus ou moins difficile ou déplaisant à faire. S'occuper de l'hygiène intime d'une personne grabataire, c'est un "service à la personne" qui peut être gratuit (c'est le conjoint qui s'en occupe) ou payant (c'est quelqu'un du personnel soignant), et cela peut être vécu très diversement par la personne qui rend ce service.

    De la même manière, rendre un service sexuel, cela peut être bien ou mal vécu, d'autant plus qu'à la différence de la toilette du grabataire on y implique son corps, on donne à l'autre un accès à son corps.

    D'où ma question aux escortes qui suivent ce fil de discussion : acceptez-vous de rendre un service sexuel qui vous est assez déplaisant et que vous vous forcez un peu à rendre, comme le fait une épouse qui se force au devoir conjugal avec un mari qu'elle n'aime plus ?

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