Paris : un réseau de prostitution dans des salons de massage démantelé



Un réseau de prostitution asiatique sévissant dans onze salons de massages de la capitale a été démantelé par la police qui a interpellé lundi quinze personnes en région parisienne, a-t-on appris ce mercredi.

L'enquête débute en janvier dernier après un renseignement adressé à la Brigade de répression du proxénétisme (BRP), au sujet d'une Laotienne de 63 ans, soupçonnée d'être à la tête d'un réseau de prostitution dans des salons.

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Les investigations permettent d'établir que cette femme, connue des communautés laotiennes et thaïlandaises comme prêteuse sur gage, est en fait à la tête de onze établissements disséminés dans le IXe, le XVIIe et le XVIIIe arrondissement de Paris.


Elle agit toujours selon le même mode opératoire : d'abord elle prête de l'argent à des gérantes de paille pour ouvrir ces salons et en contrepartie ces dernières doivent lui reverser tous les mois 10% du montant du prêt. Ensuite, elle dirige l'affaire en prenant toujours soin de ne pas apparaître dans les statuts, secondée dans son entreprise par une Thaïlandaise, domiciliée comme elle à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) et âgée de 55 ans.

100 à 130 € la prestation sexuelle

Co-saisi de l'enquête, le Groupe d'intervention régional de Paris (GIR) constate que les chèques encaissés par les salons de massage et des proches de la chef du réseau proviennent fréquemment de trois restaurants vietnamiens situés dans le XIIIe, le XIVe et le XVe arrondissements de Paris. Au fil des investigations, le Gir s'intéresse également au rôle dans le circuit de blanchiment d'une troisième femme de 38 ans, qui décaisse des espèces pour la proxénète en chef.

Lundi, les trois femmes ainsi que huit gérantes de salons, deux masseuses, un gérant de restaurant et son épouse sont interpellés et placés en garde à vue. Onze masseuses ont expliqué aux enquêteurs que, sur les instructions des gérantes, elles pratiquaient en plus des massages traditionnels, des prestations sexuelles facturées entre 100 et 130 €.

100 000 € chez la patronne

Une perquisition menée au domicile de la chef du réseau a permis la saisie de plusieurs chèques sans ordre ou à son ordre, émanant de salons de massages ou de restaurants, d'un montant de plus de 100 000 €.

En octobre 2011, Christian Kalck, chef de la brigade de répression du proxénétisme (BRP), expliquait au «Parisien - Aujourd'hui en France» comment fleurissait ce genre de salon de massage dans la capitale. «Le plus souvent, ce sont des raisons économiques qui poussent les salons de massage vers les dérives sexuelles, détaillait le policier. Les masseuses employées par des salons qui ne tournent plus à cause de la concurrence proposent — aux habitués — d'autres prestations… Celles-ci vont de la finition manuelle tarifée entre 10 et 30 € jusqu'à la relation sexuelle dont le coût peut atteindre 150 € sous forme de pourboire.»

http://www.leparisien.fr/paris-75/pa...13-3210449.php