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Discussion : Réflexion nationale à propos de la prostitution, ou le dialogue des sourds.

  1. #


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    Ici et là mais pas assez là...
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    Citation Posté par Valeria Messalina Voir le message
    Il ne s’agit pas ici de revenir sur le contenu du projet de loi où beaucoup de choses ont déjà été dites dans « France : proposition de pénalisation du client ».
    C'est pourtant bien du même sujet que l'ont parle ici.
    On ferme.

  2. #


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    janvier 2014
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    En fait... tout est dit avec votre citation de signature.
    Ce qui rend à mon avis votre texte par ailleurs intéressant, paradoxalement assez inutile si je puis me permettre.
    La réalité est bien qu'il ne peut pas y avoir de débat sur le sujet par ce que ce serait organisé un débat sur le(s) mode(s) de vie et ça sur le fond personne n'en veut...

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  1. #


    Par défaut Réflexion nationale à propos de la prostitution, ou le dialogue des sourds.

    Il ne s’agit pas ici de revenir sur le contenu du projet de loi où beaucoup de choses ont déjà été dites dans « France : proposition de pénalisation du client ». Ce projet de loi, quel que soit son devenir, a néanmoins suscité quelques débats dans les médias. Loin d’avoir été une grande réflexion nationale sur la prostitution en France, qui aurait pu permettre à terme la reconnaissance de la profession, et sa légalisation salutaire (on peut toujours rêver), ces débats ont surtout été le moyen d’expression et le théâtre des vociférations des groupes féministes et des politiques qui veulent imposer l’éradication de toute forme de sexualité tarifée en France.
    Les invités de ces plateaux, qu’ils soient radiophoniques ou télévisés, sont en général : une militante d’un mouvement féministe, une escorte ou « prostituée » indépendante membre du STRASS, une députée socialiste ayant voté la nouvelle proposition de loi, un écrivain avouant sans vergogne être client de ces dames, et un sociologue ou policier censé nous faire un état des lieux de la prostitution aujourd’hui en France.
    Le journaliste : - La prostitution est-elle une violence en soi ?
    La féministe : - Oui, la prostitution est une violence en soi, car à partir du moment où il y a absence de désir et de plaisir, on troc cette absence de désir et de plaisir par de l’argent.
    Le journaliste : - Est-ce qu’une loi pénalisant le client risque de ne servir à rien comme celle à propos du racolage ?
    La députée : - Non, bien sûr que non ! Il s’agit de faire prendre conscience au client qu’il achète un acte sexuel grâce à son argent ; et que parce qu’il a de l’argent, il va profiter de la situation économique dans laquelle se trouve la prostituée, et s’offrir un acte sexuel.
    La féministe : - Parlons en effet des 90% des prostituées en France qui subissent la traite des êtres humains.
    Le sociologue : - Oh vous savez, les chiffres que vous avancez sont certainement très fantasques, car à partir du moment où cette profession n’est pas légalisée, tous les chiffres que l’on pourra trouver à droite et à gauche relèvent de la plus pure fantaisie.
    La féministe : - Par cette loi nous voulons faire prendre conscience aux hommes que la prostitution est une violence faite aux femmes.
    L’escorte : - En guise de violence je n’ai jamais subi que des bisous et des caresses. La réalité, c’est que vous ne pouvez pas accepter que des personnes aient des besoins affectifs et sexuels et que nous, nous sommes là pour les satisfaire. Si vous ne voulez plus faire l’amour avec votre compagnon pour une raison ou pour une autre et vous en avez parfaitement le droit, n’allez pas lui reprocher en plus d’aller voir ailleurs. Il y a un moment où il faut assumer.
    La députée : - Cette loi contient tout un volet social pour que toutes les victimes de la prostitution, toutes ces femmes qu’elles soient migrantes ou non puissent s’en sortir.
    L’escorte : - Sortir de la prostitution, vous en parlez comme si c’était une maladie ou une drogue. Moi je ne désire pas m’en sortir ! J’exerce un métier qui me plait, que j’ai choisi, et je ne vois pas de quel droit vous voulez m’empêcher de travailler, pénaliser mes clients et me dire ce qui est bien ou mal pour moi !
    La féministe : - Il n’est pas acceptable d’acheter un acte sexuel. Le client, parce qu’il a de l’argent s’octroie le droit d’acheter un corps et d’abuser d’une femme.
    L’escorte : - Mais je ne vends pas mon corps. Je vends une prestation. Je vends une prestation sexuelle pour satisfaire des gens qui ont des besoins affectifs et sexuels et qui me rémunèrent pour cela.
    L’écrivain : - En effet, beaucoup d’hommes dans notre société ont des besoins sexuels, des besoins de tendresse qu’ils ne peuvent pas satisfaire dans leur vie de tous les jours pour diverses raisons. Ils se rendent chez ces dames qui, comme un kiné ou un chiropracteur qui vous fait du bien avec ses mains et son savoir, elles, elles vous font du bien avec leur corps et avec leur sexe.
    La féministe : - Justement, là il s’agit de sexe ! … et c’est complètement différent.
    L’écrivain : - Ah alors là, s’il s’agit de sexe effectivement ? … Mais quelle pudibonderie maladive !
    La féministe : - Mais non ! Lorsque l’on troque un acte sexuel avec de l’argent, on exploite la situation économique souvent fragile de la prostituée, et on abuse de cette femme.
    L’écrivain : - Mais enfin, lorsque vous avez un problème de santé et que vous vous rendez chez votre médecin, vous rétribuez sa prestation médicale avec de l’argent, et ce n’est pas pour cela que vous abusez de lui !
    La députée : - Bon, pour en revenir à ce projet de loi, ce que nous voulons, c’est protéger toutes les personnes qui sont victimes de la traite d’êtres humains en dénonçant un système prostitutionnel dont le client, qu’on le veuille ou non, en est le principal rouage. Et il ne s’agit bien que de cela !!!
    (Allez hop ! Circulez y’a rien à voir)
    Pourquoi tous ces débats se terminent-ils ainsi en eau de boudin ?
    Peut-être parce que tous ces gens ne parlent-ils pas de la même chose ? …
    D’un côté : des personnes indépendantes exerçant une activité librement choisie qui consiste à satisfaire sexuellement et affectivement des personnes qui en ont besoin.
    De l’autre : des personnes forcées de se prostituer par des réseaux proxénètes ou des nécessité économiques.
    Deux choses bien différentes. Deux mondes opposés. Comme la liberté et l’esclavage. Comme le plaisir et la souffrance. Comme la bienveillance et la violence.
    Deux univers aux antipodes, réunis pourtant sous un seul et même vocable :
    « La Prostitution »
    Et si la cause de ce dialogue de sourds n’était qu’une histoire de vocabulaire ? …

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