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Discussion : Avez-vous le sentiment que les escorts ont le pouvoir sur vous ?

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    D'accord avec LuxLisbonne...

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    Citation Posté par LuxLisbon Voir le message
    Les chiffres disent, au mieux, que seulement 10% des prostituées sont victimes de la traite. Là-dessus, on est d'accord. Ne soyons pas naïfs pour autant : se déclarer victime de la traite des êtres humains, esclave sexuel, ce n'est absolument pas simple, déjà parce qu'on peut avoir honte, et ensuite parce qu'on peut risquer gros, même dans le cadre "inoffensif" d'une simple étude sur le terrain.
    Mais ce chiffre n'inclut pas toutes celles qui ont été forcées par un compagnon, par une personne à qui elles devaient de l'argent, par le besoin de s'acheter leur drogue, etc.
    De la même manière, si on a tendance (à tort) à dire que les prostituées migrantes sont victimes de la traite, il n'empêche pas que pour beaucoup, sans être à la botte d'un réseau, la prostitution est un pis-aller dans un pays où elles s'imaginaient pouvoir avoir de meilleures conditions de vie, et où elles n'ont pas pu trouver un travail "officiel". La prostitution, cela reste un recours assez simple pour une personne qui n'a pas de papiers, ou pas de qualifications, ou ne parle pas la langue.
    Bref : avec toutes celles qui ne sont pas manipulées par des réseaux mais qui se sont retrouvées dans la prostitution pour des raisons autres que : "je me sens suffisamment à l'aise avec mon corps pour envisager de faire de la prostitution mon métier", je pense qu'on en arrive à une bonne majorité des prostituées, oui.
    Tu touche ici, à la fonction historique de la prostitution : L'économie de survie.
    Oui, la prostitution est un pis-aller pour beaucoup de filles, mais, est-ce pire qu'une vie sans prostitution ? A choisir entre la prostitution et la pauvreté elles ont choisi la prostitution. C'est leur choix. Sont elles victimes ? Je ne le pense pas. A moins de dire qu'elles sont victimes de leurs choix, mais la liberté ça consiste à pouvoir faire des choix, pas les bon choix. Les bons choix, c'est toujours les choix des autres.
    De même, une caissière, une ouvrière, ou une nettoyeuse est elle plus libre que la prostituée ? Je ne le pense pas non plus, elles ne disposent même pas, contrairement à vous, d'une autonomie financière, ou d'une liberté d'horaire.
    Une dernière chose, peut tu définir ce que tu entend par proxénétisme et réseau mafieux ? Une albanaise qui se prostitue pour rembourser sa famille qui lui a prêter de l'argent pour venir en Europe et qui vit dans une caravane parce que, sans fiche de paie ni référence, personne n'accepte de lui louer un appartement, est-elle victime d'un réseau, de proxénètes, ou bien essaye elle simplement de se débrouiller avec l'aide de proches ?

    Citation Posté par LuxLisbon Voir le message
    Je te remercie pour cette invocation au bon sens mais oui, j'imagine tout à fait qu'on puisse me forcer (ou que je me forcerais moi-même) à me prostituer sur de longues périodes, parce que pour beaucoup, la prostitution veut dire aussi sortir du système social établi. Plus de collègues, pas d'histoires de boulot à raconter à tes amis, pas forcément de vie amoureuse : ce sont des choses qui isolent, petit à petit, et si on ajoute à ça un possible manque de compétences (moins on travaille dans le milieu "classique" et moins on a d'expérience à mettre sur un CV) par rapport aux autres candidats, il n'est pas surprenant que beaucoup de prostituées ne soient pas capables de sortir de la prostitution, même si elles le désirent. D'autant que pour certaines, c'est beaucoup d'argent gagné rapidement, et même quand on veut passer à autre chose, c'est très compliqué de revenir à un travail normal et mal payé (même si la prostitution nous fait horreur — et il y a des filles indépendantes qui détestent ce qu'elles font, désolée de te l'apprendre).
    Le sexisme, c'est au contraire de prétendre qu'une femme qui se prostitue a du pouvoir. C'est bien pour ça que j'ai réagi à ce sujet que je trouve d'une misogynie assez fabuleuse.
    Bref, je l'ai déjà dit plus haut, mais je suis une femme, je suis une travailleuse du sexe, je sais donc un petit peu de quoi il retourne. Et non, je n'ai aucun mépris, aucune condescendance pour mes collègues prostituées, que je respecte infiniment ; j'aimerais simplement côtoyer moins de femmes malheureuses dans leur vie, malheureuses dans leur profession et qui ont recours à la prostitution pour de mauvaises raisons.
    Tu pourrais aussi parler du piège de l'argent. Quitter la prostitution, c'est aussi pour beaucoup, retourner vers la précarité financière, ou appelons un chat, un chat, la pauvreté.
    Quant à l'isolement social, oui bien sur il maintient dans la prostitution, mais à qui la faute, sinon à nouveau à l'état qui crée, et j’ose dire volontairement, cet isolement. (il suffit de voir, en France, la loi sur le proxénétisme par aide à la prostitution, qui condamne littéralement à la prison, toute personne qui interagirait socialement avec une prostituée en prenant bien soin de ne pas toucher à la prostituée elle même.)
    Lorsque tu dit que prétendre qu'affirmer que "Le sexisme, c'est au contraire de prétendre qu'une femme qui se prostitue a du pouvoir." je ne suis pas d'accord. Du moins dans le cadre d'une relation tarifée.
    C'est le pouvoir qu'a toute femme nue sur un homme


    Citation Posté par LuxLisbon Voir le message
    Je n'ai pas dit qu'elles n'avaient pas d'influence, je dis juste que cela n'a rien à voir avec avoir le pouvoir pour soi-même.
    T'es-tu déjà demandé pourquoi, justement, toutes les femmes auxquelles tu penses quand tu évoques le pouvoir sont des femmes sexuellement marquées ? Eve qui pousse Adam au péché originel, Salomé qui utilise son corps pour avoir la tête de St Jean Baptiste, les nombreuses maîtresses de roi, etc. La femme n'a toujours existé que par son corps, sa sexualité, que les hommes cherchaient à s'approprier. Non : ce n'est pas avoir le pouvoir que d'être une maîtresse célèbre.
    Bien sur que si ! La femme s'est toujours adapté. Ce n'était pas un pouvoir visible, elles devaient utiliser un roi, un empereur comme intermédiaire, mais leur pouvoir était réel.
    Il n'y a jamais que trois sorte de pouvoir, l'argent le sexe et la politique (ou la guerre c'est la même chose) et en posséder ne fus-ce qu'un seul n'est pas donner à tout le monde.


    Citation Posté par LuxLisbon Voir le message
    Je suis d'accord avec la violence d'Etat qui est terrible, mais qui n'enlève rien à la violence du milieu et de certains clients, également.
    Quant aux possibilités d'exercer, c'est vrai pour une partie d'entre elles. Mais non, les Africaines qui tapinent le long des boulevards la nuit dans Paris ne s'y retrouvent pas uniquement à cause de la violence d'Etat, mais bien aussi parce que c'est là qu'on les met pour faire leur "boulot".
    C'est bien pour cela que l'approche suédoise ou française de la prostitution est erronée. Les africaines ont besoin de lieux ou pouvoir se prostituer, ou elle pourraient être prise en charge dés leur premiers jour de prostitution, par des personnes qui leurs expliqueront qu'elles ne sont pas maraboutées et que si elles refusent de se prostituer, leurs oreilles ne vont pas tomber et qu'elles pourront toujours avoir des enfants.

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  1. #


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    décembre 2012
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    Par défaut Avez-vous le sentiment que les escorts ont le pouvoir sur vous ?

    Quand je fréquentais des escorts à 200-250 euros, j'ai souvent eu le sentiment qu'elles avaient beaucoup plus de pouvoir que moi : capacité de certaines à faire attendre indéfiniment dans la rue, prestation mécanique, refus de certaines pratiques pourtant anodines, manque de patience, capacité à faire débander d'un ton de voix trop brusque ou d'un regard peu amène, mesquineries sur le temps payé (une heure, c'était souvent à partir du moment où on envoyait le SMS indiquant l'arrivée, ce qui ramenait souvent une heure à 50 min), techniques pour ne pas se donner en DFK... J'avais l'impression que la victimisation que les médias font des prostituées était loin d'être fondée. Cela vaut aussi bien pour les escorts étrangères (les filles de l'est) et encore plus pour les escorts françaises.

    Depuis que je fréquente les FKK, j'ai moins ce sentiment puisque la prestation est vraiment peu chère (50 euros, la douche et le social time se faisant avant et après).

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