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Discussion : Humeur du jour : Les Monsieur JAPLA (= J'Appelle Pour L'Annonce)

  1. #


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    mai 2017
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    Liège
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    En principe quand on appelle, on ne commence la conversation par, " bonjour, suis je bien chez ...., Ici c'est ...."
    C'est poli élégant, et cela montre un peu d'éducation.

  2. #


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    octobre 2017
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    Nice
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    J'avoue que cela me permet de savoir sur quel site l'annonce a le plus de vues lorsque les gens m'appellent en me disant " j'appelle pour l'annonce sur ..." 😁😁😁

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  1. #


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    mars 2014
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    Par défaut Humeur du jour : Les Monsieur JAPLA (= J'Appelle Pour L'Annonce)


    Je voudrais évoquer ici un certain type de clients, malheureusement assez répandu. Bien que je n'en ai jamais rencontré aucun (on comprendra par la suite pourquoi), ceux-ci se distinguent par leur capacité à me mettre les nerfs en pelote.
    « Bonjour, j'appelle pour l'annonce ». Je viens de décrocher mon téléphone, il est à peine 9h30 (autant dire l'aube pour le petit animal nocturne que je suis) et je rumine en mon for intérieur que si j'avais gagné un euro à chaque fois qu'un potentiel client a prononcé cette phrase, je pourrais vivre de mes rentes et coulerais des jours heureux dans une ferme perdue dans le Gévaudan.

    « J'appelle pour l'annonce ». Arrêtons-nous quelques instants sur cette petite phrase anodine et passe-partout, entendue au bas mot une dizaine de fois par jour. Oui, il y a beaucoup de M. JAPLA en France. Tentons d'en savoir davantage sur ce mystérieux personnage. Mystérieux, en effet, car M. JAPLA ne se présente jamais. Ni prénom, ni âge. C'est d'ailleurs ainsi qu'on le reconnaît. Dans sa conception particulière des relations humaines, se présenter un minimum ne fait pas partie des prérequis indispensables lorsqu'il contacte une jeune femme dans l'optique d'avoir une relation intime avec elle dans un cadre tarifé. Ce n'est absolument pas nécessaire et très certainement une perte de temps.

    Pour M. JAPLA , la phrase « j'appelle pour l'annonce » représente probablement une sorte de sésame dont l'énonciation est supposée déclencher instantanément chez la courtisane qui l'entend un réflexe neuropsycho-commercial la poussant à amorcer un monologue bien huilé sur le triptyque prestations/tarifs/conditions. Pour ma part, le mécanisme doit être enrayé depuis belle lurette car je n'ai jamais été très douée en récitation. Déjà à l'école primaire, je trouvais cet exercice d'un ennui mortel. Que me jette la première pierre celui qui n'a pas été traumatisé par une trentaine de paires d'yeux rivés sur sa face cramoisie, alors qu'au prix d'un effort de mémoire surhumain, il parvenait laborieusement à bafouiller les derniers vers du Corbeau et du Renard devant des camarades de classe hilares.

    Chez moi, la JAPLAttitude ne provoque qu'une seule chose : une envie irrépressible de rétorquer « Si vous faites référence à l'annonce que j'ai déposée hier sur Le Bon Coin pour le réfrigérateur, je viens d'accepter l'offre d'un autre acheteur il y a à peine quelques minutes ». Car M. JAPLA ne juge pas utile de préciser ce qu'il attend du rendez-vous (le sait-il lui-même au juste?). Il lui est beaucoup plus confortable de s'enquérir de ce que « je propose ». Pas de chance, j'estime que mon rôle de courtisane consiste justement à m'adapter aux attentes de mes partenaires et offrir un service personnalisé. L'on me rétorquera que d'aucuns sont timides et que livrer ses désirs intimes à une inconnue n'est pas chose facile. J'en conviens parfaitement. Je n'en demande pas tant lors du premier contact téléphonique. Je tiens à ce que mes partenaires se sentent en confiance et c'est aussi la raison pour laquelle je communique également par mail (ce qui représente au passage un travail de cinglé).

    On l'aura compris, jamais je ne pourrai renseigner un client en débitant mécaniquement un catalogue de pratiques sexuelles, cela ne correspond aucunement à ma vision de la sexualité et de mon activité vénale. Pis encore, je trouve cela d'une pauvreté érotique inouïe, à des années lumière de l'harmonie de deux corps vibrant à l'unisson, impatients et avides de se découvrir dans l'éternité que seule la délectation de l'instant présent peut offrir. Et, accessoirement, qu'une courtisane peut offrir également puisque c'est son rôle premier. Et aussi une forme de militantisme.

    Revenons-en à M. JAPLA. Je me demande d'ailleurs s'il a réellement lu l'annonce pour laquelle il me contacte (enfin, non, je ne me le demande plus) puisqu'il y est clairement précisé que j'attends avant toute chose que mon interlocuteur me précise son prénom et son âge. Lorsque M. JAPLA me lance un laconique « j'appelle pour l'annonce » sans me donner plus de précisions, voici ce que, moi, j'entends : « J'ai trouvé votre numéro et votre photo sur internet. Je suis à la recherche d'un plan discret et rapide. Cela va plus vite de vous appeler que consacrer 10 minutes de mon précieux temps à consulter votre site pour obtenir les renseignements dont j'ai besoin. De toute façon, je veux juste savoir si vous avalez ou acceptez le rapport anal, mais comme je n'ose pas vous formuler directement ma demande, je vais vous laisser me décrire l'intégralité de vos prestations et conditions et on verra bien si je suis toujours intéressé. Je ne tiens pas particulièrement à me présenter car je ne sais pas encore si je vais prendre rendez-vous ou pas et puis, comme je suis un homme marié, je ne veux prendre aucun risque. En fait, je n'assume pas du tout ma démarche et n'éprouve pas véritablement de respect vis à vis d'une femme qui monnaye ses faveurs. »

    J'en veux pour preuve la conversation-type qui s'ensuit :

    Lui : Bonjour, j'appelle pour l'annonce.
    Moi : Oui, bonjour, sur quel site s'il vous plaît ?
    Lui : Euh... Je ne me rappelle plus.
    Moi : Ce n'est pas grave, je vous écoute.
    Lui : Euh... J'aurais voulu des renseignements au sujet de l'annonce.
    Moi : Vous n'avez pas eu l'occasion de parcourir mon site ? Tout y est expliqué. Que souhaitez-vous savoir plus précisément ?
    Lui : Euh... C'est louve-escort-quelque-chose ?
    Moi : C'est bien cela.
    Lui : Oui, je l'ai lu (menteur!) et j'aurais voulu des renseignements concernant vos prestations, savoir à quel endroit vous recevez et quel est le tarif pour une demi-heure.

    C'est généralement à ce moment précis que je commence à perdre patience. Je pense écrire le français à peu près correctement, faire des phrases compréhensibles de type sujet-verbe-complément laissant peu de place à un éventuel malentendu et être assez claire sur la manière dont j'exerce, à commencer par le fait que je fais exclusivement de l'outcall.

    Moi (glaciale) : Je ne reçois pas. C'est d'ailleurs indiqué sur toutes mes annonces. Et je ne fais pas de rencontre de moins d'une heure.
    Lui : Ah bon ? Désolé, je n'avais pas vu. Il faut payer l'hôtel alors ? Et sinon, vous faîtes la fellation nature ?

    On notera au passage, qu'à ce stade de la discussion, M. JAPLA n'a toujours pas daigné décliner un prénom, réel ou fictif. Je ne lui donnerai pas l'occasion d'aller plus loin dans cet échange qui ne peut que laisser présager une rencontre aussi désastreuse que la pitoyable entrée en matière de l'instigateur de cet appel.

    Hormis le prodigieux agacement que suscite en moi la JAPLAttitude, j'ai le sentiment que beaucoup le font exprès. Pour pouvoir renvoyer ensuite à l'escorte qu'elle est désagréable, hautaine, voire même agressive (ce qui, au passage, devrait faire bien rire ceux qui me connaissent). Eh bien, moi, c'est simple : je renvoie ce qu'on me donne. Quand bien même n'aurais-je plus aucun client, je refuserais de céder sur certaines valeurs humaines qui m'apparaissent indispensables. J'aimerais que tous les M. JAPLA comprennent que je suis entièrement disposée à être à leurs petits soins... pour peu qu'ils soient capables de distinguer la démarche d'une courtisane de celle d'une prestataire de service.

    Il est 9h45. Je suis en train de me préparer mon Ricoré/lait de coco lorsque la sonnerie de mon téléphone retentit de nouveau.
    « Oui, allo ?"
    - Oui, bonjour. J'appelle pour l'annonce ».

    Soupir. Bonjour M. JAPLA. Et au revoir.

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